Cette année, je participe au projet d’Agoaye, « une année de bienveillance ». J’avais déjà aimé son projet de l’an passé, et cette année, le sujet convenait particulièrement à certaines décisions que j’ai prises pour améliorer ma vie.
J’ai arrêté de me leurrer pour regarder les choses en face, et pris des résolutions.
J’ai aussi enfin réussir à m’avouer que j’avais un réel problème avec l’argent et, depuis quelques mois, avec la nourriture.
J’ai cherché sur le net comment arrêter de mettre mon budget et ma santé en péril pour des pulsions comme celles-ci.
J’ai tenté les techniques trouvées un peu partout : tenir un carnet, laisser un temps avant de succomber ou pas….
Rien n’y a fait.
Alors, un jour, j’ai tapé « pulsion d’achat » sur Google et j’ai fini, au gré de mes lectures, de découvrir qu’il existe une addiction à l’achat, souvent couplé à des compulsions alimentaires. Que c’est une vraie maladie, comme l’addiction à la drogue, à l’alcool…
Dans un premier temps, ma première réaction a été de minimiser les choses. Une addiction à l’achat, la bonne excuse, haha ! Il me manque juste un peu de volonté, je ne suis pas comme ça moi.
Et puis, quand j’ai décidé d’arrêter de me leurrer, j’ai fini par faire des recherches un peu plus approfondies, et par trouver l’adresse, sur Angers, d’une association qui gère les problèmes d’addictions, alcool, drogues, jeux mais aussi achats et alimentaires.
J’ai pris un rendez-vous que j’ai avoué à mon médecin traitant quelques jours avant.
Il était ravi que je fasse ce premier pas.
Ce rendez-vous, c’était vendredi dernier.
Je n’étais pas fière, en poussant la porte. J’avais peur et un peu honte aussi.
J’ai rencontré la femme qui sera ma référente dans ce nouveau parcours que je débute.
Nous avons parlé longtemps. Surtout moi. Plus de deux heures.
Je n’ai rien caché, tout dit, même du superflu pour moi mais elle, elle a entendu des choses derrière cela.
Elle m’a dit ce qu’elle en pensait, ce qu’elle entendait.
J’ai été surprise, choqué, et parfois, pas du tout surprise aussi.
Je manque de bienveillance envers moi même, m’a-t-elle dit.
Je qualifie ces « addictions » de défauts, de faiblesses, là où elle voit une fragilité.
Je m’en veux de ne pas réussir à tenir, de n’avoir pas de volonté pour ça alors que je sais que je peux être tenace.
Elle m’a dit également que je devais m’écouter. Que j’étais toujours là pour les autres, combative, volontaire, déterminée. Mais pas pour moi.
Ce n’est pas faux.
Elle a soulevé le fait que le moment où j’ai fait cette « petite » dépression l’an passé correspondait à une période où tout allait bien.
Que cette dépression a cédé avec le problème de harcèlement de Gremlins.
Parce que son agression m’a donné une bataille à mener qui a fait en sorte que je n’ai plus à penser à moi, à ce qui me faisait souffrir.
Je n’ai pas été surprise, j’avais déjà réalisé cela il y a peu.
Elle m’a dit que j’avais besoin de remplir un vide en moi avec les achats et la nourriture.
Que nous allions travailler sur ce vide. Pour trouver d’où il vient, ce qu’il est, et ce qui permettrait de le remplir de façon correcte et durable
J’ai réalisé que je savais apprendre à mes enfants à ne pas faire ce que je fais, que j’avais avec eux les mots bienveillants que je n’arrive pas à avoir envers moi-même.
Tellement de choses en deux heures.
Elle va m’épauler sur une démarche que j’envisage depuis des années sans oser me lancer de peur de blesser des gens de mon entourage, mais qui crée un manque, une fragilité en moi. J’en reparlerais peut être plus en détail…
Nous allons nous revoir.
Parce que ce qu’elle m’a dit a trouvé un sacré écho en moi, et que je ne cesse d’y penser depuis.
Étrangement, elle ne m’a rien demandé. Ni de faire attention à mes achats ou mes pulsions alimentaires, ni de tenir des comptes ni rien.
Elle m’a juste proposé de faire un simple exercice chaque soir, au coucher : penser à 3 choses que j’ai faites pour moi dans la journée et qui m’ont apportées du plaisir.
Moi qui croyais que ce serait facile, je me trompais.
Je fais des tas de choses qui me font plaisir. Mais jamais vraiment pour moi.
Pour mes enfants, pour la famille, les amis. Mais pas pour moi….
Ce qui me fait réaliser d’autres choses.
Et qu’il va y avoir du travail pour que je devienne enfin bienveillante envers moi-même.
Commentaires
Waou quel courage
Je pense qu'on est proche d'avoir les mêmes soucis sauf que je suis loin d'avoir atteint le stade où je regarderai la vérité en face. J'ai un article qui dort depuis décembre, pas vraiment fini, j'arrive pas à mettre des mots sur mes soucis car je ne suis pas prête à voir la vérité en face... mais ça va venir
Félicitations
Votre expérience est très intéressante et trouve forcément un écho chez beaucoup d'autres femmes. Bon courage.